Imaginez l'avenir de la place Carnot / Leopold
Concertation durant le mois d'octobre 2023
Crédits photos et textes : (c) Région Grand Est - Inventaire général (c) Communauté urbaine du Grand Nancy (c) Ville de Nancy et la Direction écologie et nature de Nancy
1768
On réfléchit à détruire les bastions devenus inutiles de la Vieille Ville
1772-1778
Le bastion des Michottes arrasé remplacé par une nouvelle place
Place aménagée à partir de 1774 à l’emplacement de l’ancien bastion des Michottes qui flanquait l'angle sud-ouest de l'enceinte de la vieille ville de Nancy. Baptisée nouvelle place de Grève, elle est destinée à remplacer l'ancienne place éponyme (emplacement de l'actuelle place Dombasle et de la bibliothèque municipale) comme marché au foin, à la paille, au vin et denrées diverses. L'idée de créer cet espace fait suite à la proposition formulée dès 1770 par l'ingénieur en chef des fortifications Lavarenne de lotir l'ancienne place de Grève, pour payer les travaux d'embellissement qu'il projette de réaliser à Nancy.
La nouvelle place est reliée à la ville neuve par la rue de la Vénerie (actuelle rue Guerrier de Dumast), la rue des Michottes (dite communication nouvelle) percée en 1772 au travers du même bastion, et à la vieille ville par le prolongement de la rue de la Monnaie et une rue créée sur la courtine sud arasée des remparts (actuelle rue Gustave Simon).
Boulevard dit cours de la Liberté, puis cours d'Orléans, cours Béranger, actuellement cours Leopold. Vue du cours Léopold depuis la grande roue installée pour la foire de printemps. Côté ouest. au centre l'institution Saint-Sigisbert.
La place Carnot est un vaste quadrilatère de 130 mètres sur 170 mètres, ouvert au nord sur le cours Léopold. Boulevard aménagé à partir de 1778 à l'emplacement des fortifications ouest de la vieille ville de Nancy, et permettant un nouvel accès à ce quartier depuis la route de Metz. Le projet initial, dessiné par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées de Lorraine François-Michel Lecreulx dans le cadre d'un projet général d'embellissement de Nancy, prévoyait la réalisation d'un lotissement autour de trois rues longitudinales nord-sud et de cinq rues transversales est-ouest (limitées à trois en 1784) reliées aux principaux axes de la vieille ville et de la ville neuve, et greffé au sud sur la nouvelle place de Grève alors en cours de réalisation (actuelle place Carnot).
1778-1784
On étudie la création d’un nouveau quartier, en lien avec la nouvelle route de Metz, à l’emplacement des bastions de Salm et de Danemark
La voie principale nord-sud rejoignant la route de Metz traverse le nouveau mur d'octroi au droit d'une porte construite en 1783. Un arrêt du Conseil du Roi du 19 juin 1784 fixe le projet définitif et la répartition des terrains ; les propriétaires des maisons situées sur l'actuelle rue Jacquard se voient ainsi proposer une parcelle en arrière de leur bien afin de bénéficier d'un accès sur le nouveau quartier. L'arrêt prévoit également que les nouvelles constructions seront édifiées en respectant une ordonnance déterminée.
Hôtel particulier élevé à l’extrême fin du 18e siècle ou au tout début du 19e siècle, suite à la création en 1784 du cours Léopold aménagé sur les anciennes fortifications de la Ville-Vieille selon un projet défini par Lecreulx. Le bâtiment semble avoir été terminé avant 1801, puisqu'il figure sur un tableau de Jean-Baptiste Claudot (1733- 1805) conservé au Musée Lorrain qui représente le cours à cette date. Durant la période révolutionnaire, l'hôtel est occupé par un noble du nom de Leclerc, comme le mentionne un plan conservé à la Bibliothèque municipale sur lequel figure le nom des occupants de la place. L'ensemble a été réhabilité et converti en appartements après enquête.
La place est nivelée entre 1781 et 1790, la vénerie accueille alors une manufacture de drap puis un hôpital (ou hospice, fondé en 1774 et transféré à cet emplacement en 1778) pour les enfants trouvés. Elle est régularisée en 1784 par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées François-Michel Lecreulx, qui l'intègre dans un ensemble plus vaste comprenant l'aménagement de l'actuel cours Léopold dans le cadre de son projet général d'embellissement de Nancy. Une élévation de façade uniforme est imposée aux propriétaires des parcelles bordant la place. Sur la partie située dans le fossé, à la pointe du bastion, est bâtie une série de maisons basses à 1 étage, en bois, qualifiées de baraques. Dès 1786 la partie centrale du lotissement est abandonnée en raison de l'impossibilité de bâtir sur les terrains remblayés situés à l'emplacement des anciens fossés ; une délibération du conseil de ville du 17 août 1786 propose de planter cet espace, décision entérinée par l'intendant l'année suivante. En 1792 elle prend le nom de place de la Liberté, avant de retrouver le nom de place de Grève dès 1794 puisque lieu des exécutions capitales.
1784-1806
Le nouveau lotissement est abandonné en raison de la nature instable du sol, et des alignements d’arbres sont progressivement aménagés sur l’emplacement des îlots initiaux
Dès la Révolution l'espace au nord de la place de la Liberté prend le nom de cours, nommé cours de la Liberté en 1791, puis cours Bourbon en 1815, cours d'Orléans en 1830, cours Béranger en 1848, et enfin cours Léopold vers 1852.
A peine esquissé au moment de la Révolution, l'aménagement arboré du cours de la Liberté est véritablement réalisé après 1806, et il n'acquière sa forme définitive qu'en 1830, sous la direction de l'architecte municipal Charles Débuisson (travaux de nivellement et d'aménagement des voies) qui propose un aménagement général de l'espace, complété en 1832 par la création d'une fontaine en fonte dite château d'eau, destinée à aérer les eaux de la source de Boudonville distribuées dans toute la ville (enlevée dans les années 1950 pour être remplacée par un jet d'eau, supprimé à son tour vers 1995).
Entre 1831 et 1832, la fontaine est élevée lors des travaux de réfection de la Place de Grève et du système souterrain de canalisations hydrauliques. Les parties ornementales en fonte de la fontaine sont réalisées par Vivaux Frères à la Fonderie de Dammarie-sur-Saulx, tandis que dix autres contributeurs comprenant le jeune entrepreneur ferblantier François Schmitz (1797- ?) et l’architecte Léon Adolphe Grillot (1794-1861) sont chargés du reste des travaux et de la fourniture des matériaux. La fontaine baptisée « Château d’eau » est vivement critiquée pour son coût de construction et son esthétique par les Nancéiens, qui lui attribuent le surnom péjoratif de « Passotte ».
En 1844, une bassine est installée dans le bassin de la fontaine de manière souterraine, afin de permettre une distribution exacte des eaux dans la ville. Dès lors et jusqu’en 1879, les eaux ne jailliront de la fontaine que durant six mois de l’année, pour que les eaux inutiles à l’alimentation des fontaines ne soient plus versées dans les conduites.
En 1868, la bassine du Château d’eau alimente de nombreuses fontaines monumentales, dont celle de la Place Stanislas, de la Place Boffrand et de la Place d’Alliance, ainsi que sept concessions de propriétaires privés ou publics, comme l’Hôtel de ville et l’Hôtel de la Préfecture.
Jusqu’en 1879, la fontaine est alimentée par les eaux de Boudonville et de Laxou, renforcées par les eaux de sources de l’Asnée en 1853 et celles de Vandoeuvre en 1860. Néanmoins, la composition physico-chimique de ces eaux créée d’importants dépôts, entraînant l’obstruction des conduites d’eau. Afin de remédier aux obstructions des conduites, la ville de Nancy décide de changer de source et procède à l’amenée de l’eau de Moselle dans la fontaine. Une réfection des conduites d’alimentation en eau est effectuée. S’ensuivent des réaménagements esthétiques de la fontaine, dont les nouveaux plans sont conçus par l’architecte municipal Prosper Morey. Cette restructuration nécessite des travaux de maçonnerie (Simon Bary), de charpente (Edmond Bailly), de peinture (François Amard), de ferblanterie (Nicolas Pillard) et de démolition d’éléments existants. Le bassin supérieur de la fontaine est enlevé pour être remplacé par un bassin plus large. L’ensemble « Château-eau de Moselle » est inauguré lors des Fêtes de Nancy en 1879.
En 1898, la ville de Nancy ordonne la captation des eaux souterraines de la Forêt de Haye pour remplacer l’eau de Moselle comme eau de boisson, régulièrement contaminée par les activités industrielles locales. La fontaine fait alors partie d’un réseau de double distribution d’eau urbain : l’eau de boisson dessert les bornes-fontaines publiques et l’eau de Moselle dessert les services publics et toutes les maisons de Nancy.
En 1903, la grille entourant le Château d’eau est remplacée.
Selon les témoignages oraux recueillis par Etienne Martin auprès des Nancéiens, la fontaine aurait été détruite dans les années 1950 à cause de sa vétusté.
En 1962, un projet de transformation de la fontaine en jet lumineux est proposé à la ville de Nancy. Le projet est exécuté par la société Socofren et par les Productions Jacques. La nouvelle fontaine lumineuse au style américain est inaugurée la même année.
Passée de mode, le jet lumineux est abandonné après les années 1990 et le bassin est remblayé pour devenir une plate-bande. Aujourd’hui, il ne reste que les bordures extérieures du bassin construites en 1879 à l’emplacement où se situait la fontaine.
Depuis 1971, un parc de stationnement souterrain se trouve sous le terre-plein central.
Offre actuelle en matière de stationnement
Les chemins transversaux
LES MONUMENTS
Plan du cours Léopold réalisé en 1863 par P. Morey
Le 17 juin 1855 est inaugurée la statue du général Drouot, dessinée par le nouvel architecte municipal Prosper Morey, qui crée également un vaste rond-point pour la mettre en valeur. En 1859, la foire de mai, qui se tenait jusqu'alors sur la place Carrière et la terrasse de la Pépinière, est transférée sur le cours, où elle se déroule toujours aujourd'hui au mois d'avril.
En 1872, une compagnie bancaire propose à la ville un nouveau projet de lotissement de l'espace, dont elle supporterait tous les frais de réalisation ; le projet est abandonné suite aux protestations de la population nancéienne.
En 1894, un obélisque est élevé à l'entrée du cours du côté de la place Carnot à la mémoire du président Sadi Carnot assassiné à Lyon. La place sera baptisée place Carnot en son honneur en 1895.
Le monument au Président Carnot fut élevé à l'initiative de la ligue syndicale pour la défense du Commerce et de l'Industrie, en souvenir de la visite du président Carnot à Nancy le 6 juin 1892 lors de sa rencontre avec le Grand-duc Constantin, représentant le Tsar.
Une souscription fut lancée par le Comité pour le monument Carnot dès l'annonce de l'assassinat du président Sadi Carnot (25 juin 1894) et rassembla 28000 souscripteurs et les subventions de 867 communes lorraines. En janvier 1895, la municipalité choisit comme emplacement la place de l'Académie qui prit le nom de place Carnot (délibération du 21 janvier 1895). Le Comité désigna Charles-Désiré Bourgon (1855-1915) comme architecte du projet et ce dernier fit appel au sculpteur Victor Prouvé (1858-1943). Eugène Vallin (1856-1922) dont la collaboration avait été prévue dès l'origine ne put assurer la partie décorative.
Le monument est construit en 1895 dans l'axe de l'allée du Cours Léopold sur d'importantes fondations (29 pieux de chêne enfoncés à 13 m. de profondeur) et mesure 20 m 30 de haut. Le granite fut offert par deux maîtres graniteurs de Raon-l'Etape (88), MM. Frèrejean et Vautrin qui le firent extraire des carrières de Senones et du Puid. La maçonnerie fut confiée à l'entreprise Simette, l'échafaudage aux frères Collin, la gravure des inscriptions à Huyaux père et fils et la peinture à Lenoir.
L'inauguration, le 28 juin 1896, après la pose de la statuaire, donna lieu à un poème d'Emile Hinzelin (1857-1937) et à un banquet dont le menu fut orné d'un dessin de Jacques Gruber représentant Victor Prouvé au travail. La cérémonie eut lieu en présence d'Henri Boucher, ministre de l'Industrie et du Commerce. Les plaques de bronze, le groupe sculpté et le médaillon ont été déposés en 1943 et envoyés à la fonte. Les plaques auraient été, selon la tradition orale, conservées. Le pyramidion en bronze doré a été restauré par l'entreprise les Métalliers lorrains et reposés le 5 décembre 2017.
LES ESPACES VERTS
26 espèces réparties sur 7 genres, avec une dominante de Marronniers et une minorité de Platanes
La canopée