Ensemble UNESCO : Place de la Carrière, Place Stanislas, Place d'Alliance

Les places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance à Nancy sont inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983. Il s’agit d’une appellation attribuée à des lieux et des biens considérés comme ayant une valeur universelle exceptionnelle, et dont l’identification, la protection et la préservation est encouragé par l’Unesco. Cela fait l’objet de la Convention concernant la protection du Patrimoine mondial, culturel et naturel, adopté par l’UNESCO en 1972.

Cette Convention naît d’une fusion entre deux mouvements : la protection du patrimoine culturel et celle du patrimoine naturel, nous rappelant ainsi l’interaction entre l’être humain et la nature, et la nécessité fondamentale de préserver l’équilibre entre les deux.

Le contenu de cette Convention fixe notamment les devoirs des États parties dans l’identification de sites potentiels, ainsi que leur rôle dans la bonne conservation sur leur territoire des sites du patrimoine mondial.

La Valeur Universelle Exceptionnelle

Le Bien « places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance à Nancy » a fait l’objet en 2017 d’une écriture rétrospective de sa Déclaration de Valeur Universelle Exceptionnelle, adoptée en ces termes :

« Situées en région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, les places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance à Nancy constituent un des paysages urbains les plus harmonieux de l’époque des Lumières, illustrant de façon exemplaire et magistrale l’idée de la place royale, espace urbain central et monumental. Prétendant malheureux au trône de Pologne, Stanislas Leszczynski, beau-père du roi de France Louis XV, reçut pour prix de son abdication les duchés lorrains à titre viager. Il y régna de 1737 à 1766. Les travaux d’urbanisme de Nancy sont les plus belles réalisations du mécénat de ce prince.

Construites de 1752 à 1756, les places de Nancy composent un espace urbain monumental dont la valeur réside dans l’exemplarité et la variété de son programme, dans la subtilité de sa scénographie, dans la richesse de son architecture et de son ornementation.

Les façades ordonnancées dues à Emmanuel Héré, inspirées d’une première réalisation de Germain Boffrand, les grilles somptueuses qui ornent les angles ouverts dues à Jean Lamour, les fontaines de Neptune et d’Amphitrite du sculpteur Guibal, la fontaine de la place d’Alliance par Paul-Louis Cyfflé, font de cet ensemble un indéniable chef-d’œuvre.

Les places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance constituent l’exemple le plus ancien et le plus typique d’une capitale moderne, où un monarque éclairé s’est montré soucieux d’utilité publique. À côté d’une architecture de prestige, exaltant le souverain, avec ses arcs de triomphe, ses statues, ses fontaines, le projet procurait à la population trois places qui donnaient accès à l’hôtel de ville, au palais de justice et au palais des Fermes, ainsi qu’à d’autres édifices publics.

Critère (i) :

Les trois places de Nancy constituent une réalisation artistique unique, véritable chef-d’œuvre de génie créatif.

Critère (iv) : Les places de Nancy offrent le témoignage le plus ancien et le plus typique de l’urbanisme du Siècle des Lumières, dans une ville moderne où un monarque éclairé réalisa un exceptionnel programme d’espaces et de bâtiments publics, démontrant qu’il était sensible aux besoins de la population.

Intégrité

L’ensemble des places a conservé son intégrité d’ordonnancement, d’architecture et d’ornementation. Seules ont varié les destinations ou usages de certains édifices qui les bordent, tout en conservant des fonctions urbaines de nature publique. Les places ont gardé leur unité, leur urbanité et leur centralité.

Authenticité

Plusieurs restaurations ont été entreprises, depuis plus d’un siècle, afin de préserver ce bien et l’embellir en prenant le parti de conserver son authenticité, comme la restauration complète du sol et des façades de la Place Stanislas, ou la restauration du Tribunal et du pavillon Héré sur la Place de la Carrière.

Ces interventions d’entretien et de restauration, fondées sur des études scientifiques et techniques préalables, menées sous le contrôle de l’État, ont permis d’améliorer son état de conservation. La place Stanislas a retrouvé sa splendeur.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Les trois places composant le bien bénéficient d’un ensemble de mesures de protection au titre du code du Patrimoine, qui se sont progressivement déployées et étendues du début du XXe siècle à 2003. Un secteur sauvegardé a été approuvé en 1996, incluant l’ensemble du bien. Une zone tampon de 159 hectares a été proposée sur la base des limites du site patrimonial remarquable étendu. A ce titre, tous les travaux sur les éléments du bien sont soumis à autorisation des services du ministère de la Culture et de la communication et sont réalisés sous son contrôle. La mise en œuvre du système de gestion et le contrôle de son efficacité incombent à la Métropole du Grand Nancy et au Ministère de la Culture et de la Communication. L’ensemble des institutions locales, en concertation avec les services déconcentrés de l’État, contribue à une gestion efficace du bien, qui s’inscrit dans une démarche globale de protection et de mise en valeur du patrimoine. »

D’un point de vue des objectifs de l’Unesco, la principale visée de la gestion d’un Bien inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial est la pérennisation et la transmission de sa Valeur Universelle Exceptionnelle.

En effet, le maintien et la diffusion de la Valeur Universelle Exceptionnelle d’un Bien repose sur la conscience aigüe, localement, de la reconnaissance internationale induite par l’inscription au Patrimoine mondial. L’inscription concernant toujours un Bien dans sa globalité, c’est donc ici l’intégralité du périmètre englobant les trois places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance qui doit en l’occurrence être considérée de manière égale et unanime par la population, les gestionnaires et les visiteurs.

Le Bien

Selon l’Atlas des Biens français inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial, le Bien comprend les éléments suivants :

• l’espace des places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance ;

• les constructions bordant ces trois places (hôtels particuliers, immeubles, édifices publics…) ;

• les voies qui relient les places entre elles (les rue Héré et Lyautey) ;

• les constructions donnant sur la rue Héré (arc de triomphe, basses face…).

L’ensemble constitue une centralité de la ville de Nancy, tant sur le plan urbain que des fonctions et des usages. Tout d’abord, il opère encore, comme au milieu du XVIIIe siècle, la jonction entre les différents parties de la ville : médiévale au Nord, moderne au Sud et, depuis le XIXe siècle, industrieuse avec les quartiers tertiaires et résidentiels à l’Ouest et les zones d’activités sur la Meurthe à l’Est. Par ailleurs, même devenue piétonne, la place Stanislas ne marque pas moins le croisement des voies historiques (parallèles à la rivière et allant vers Metz puis le Luxembourg) et d’axes plus récents (vers la gare et au loin Paris).

Il s’agit d’un lieu pluriel, à la fois centralité administrative (avec l’Hôtel de Ville et les tribunaux), pôle culturel (avec les musées, les édifices de spectacle et les places qui accueillent des événements), zone commerciale (avec les cafés, restaurants et boutiques sur la place Stanislas ou aux abords immédiats) et espace résidentiel (avec les nombreux immeubles de rapport).

De ces fonctions découlent autant d’usages qui s’ajoutent à l’attraction qu’a toujours suscitée le Bien et qui conduit vers lui, depuis plus de 250 ans, habitants et visiteurs.

BROCHURES et VISITES VIRTUELLES sur le site de la Ville de Nancy