Consultation citoyenne pour la dénomination d'un espace public du nom d'une Résistante.
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Marie-José CHOMBART DE LAUWE (née en 1923).
Notice Biographique :
Yvette, Marie-José(e) Wilborts est née en 1923. Fille d'Adrien, Philippe, Joseph Wilborts, médecin pédiatre à Paris, brûlé par les gaz des tranchées de la Première Guerre mondiale, elle passe ses vacances dans les Côtes-d'Armor, à Bréhat, où vit sa grand-mère paternelle. En 1936, son père prend une retraite anticipée et toute la famille déménage à Bréhat. Âgée de 12 ans, Marie-Jo poursuit ses études par correspondance. Puis vient la drôle de guerre. L'adolescente est en première à Tréguier. À l'été 1940, c'est la débâcle. Les troupes allemandes débarquent à Bréhat, réquisitionnent les maisons. Chez Marie-Jo, on écoute la voix de Londres depuis une radio cachée derrière un tableau. Des Bréhatins se préparent à résister. Les bateaux partent à la rame, les nuits sans lune, pour rejoindre l'Angleterre. En dépit du danger, Marie-Jo commence à transporter des messages : « Malgré mon jeune âge, je ne faisais pas ça naïvement. Les exécutions sont arrivées très vite, le contexte était pesant, nous mesurions les risques. »
À l'automne 1941, elle entreprend ses études de médecine à Rennes et se procure un « Ausweiss » (laissez-passer) qui lui permet de circuler en zone interdite sur la côte. Elle fait partie du "réseau 31 Georges France". Glissés dans ses cahiers d'anatomie, les plans de défense côtière passent au nez et à la barbe de l'ennemi. Ils sont ensuite acheminés jusqu'aux Alliés, en Angleterre. À Rennes, les membres du réseau se donnent rendez-vous au café de l'Europe et de la Paix. En 1941, les résistants de la côte sont arrêtés. Le groupe rennais tient encore. Mais le nouvel agent de liaison, « Georges », est un agent double. Il infiltre les résistants et les dénonce. Marie-Jo est arrêtée le 22 mai 1942, chez sa logeuse.
Emprisonnée à Rennes, puis à Angers. Elle y retrouve ses parents et onze autres membres de son réseau de renseignements et d'évasions. Elle est ensuite transférée à la prison de la Santé puis à Fresnes. Marie-Jo est condamnée à mort, peine commuée en déportation à Ravensbrück d'abord, puis Mauthausen où elle est transférée le 2 mars 1945 et d'où elle sera libérée le 21 avril et évacuée vers la Suisse par la Croix Rouge Internationale. Son père, invalide de la guerre 14-18, décède à Buchenwald le 24 février 1944.
En septembre 1944, elle est affectée à la « Kinderzimmer » (block des nourrissons), le block 11. En effet, des enfants naissaient au camp (auparavant les mères disparaissaient avant l'accouchement ou bien les bébés étaient tués) et c'est pourquoi la Kinderzimmer est créée afin de s'occuper des nouveau-nés. C'est une pièce avec deux lits de deux étages superposés ; jusqu'à 40 enfants y sont couchés en travers des châlits. Pas d'hygiène, pas de couche, pas de biberon, pas de tétine, la solidarité du camp apporte de l'aide mais n'évite pas la disparition des enfants. Il est difficile de dire combien d’entre eux sont nés en déportation, mais les travaux entrepris par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation a pu recenser 24 enfants, dont 14 garçons et 9 filles, nés de mères déportées de France. Trois enfants nés à Ravensbrück sont revenus de déportation : Sylvie Aymler (03/1945), Jean-Claude Passerat (11/1944) et Guy Poirot (03/1945) qui habite aujourd’hui à Nancy. Elle assiste également à la stérilisation des Tziganes et témoignera contre Franz Suhren, commandant du camp.
Revenue des camps de la mort, elle se reconstruit et reprend ses études de médecine. Elle se marie avec Paul-Henry Chombart de Lauwe. En 1954, elle entre au CNRS. Se spécialisant dans la psychopathologie sociale des enfants. Elle a publié des nombreuses études sur l'enfance et l'adolescence.
Adhérente de la Ligue des Droits de l'Homme, dont elle dirige la commission des droits de l’enfant, elle fait également partie de la présidence collégiale de la FNDIRP et depuis 1996 assure la présidence de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, à la suite de Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER. Elle a également beaucoup travaillé sur l'extrême droite, le « négationnisme » et a apporté sa contribution à la rédaction de la convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par les Nations-Unis en 1989.
Sources : Wikipédia / Fondation pour la Mémoire de la Déportation / Collège Marie-José Chombart de Lauwe de Paimpol.
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