Consultation citoyenne pour la dénomination d'un espace public du nom d'une Résistante.
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Marcelle DORR (1903-1943)
Marcelle DORR naît à Crémieu en Isère. Au moment de la seconde guerre mondiale, elle habite au 26 quai Choiseul à Nancy. Dés l'été 1940, émue par le sort des prisonniers entassés dans des wagons à bestiaux qui les conduisent en Allemagne, elle organise, avec l'aide d'une voisine, un ravitaillement bénévole à la gare de Nancy. Bien qu'elle soit repoussée, bousculée, malmenée par les nazis, elle distribue des corbeilles de pain.
A la suite de l'évasion réussie de 40 prisonniers de guerre retenus à l'école normale, elle crée, avec André CAJELOT, une importante filière d'évasion. Il aiguille les prisonniers vers l'appartement de Marcelle DORR qui se charge de les héberger, de les nourrir, de leur fournir de faux papiers et de les faire passer en zone libre. Huit, dix, et même vingt-huit fugitifs sont pris en charge en une journée. Plus de mille pourront ainsi s'échapper. Mais deux se font prendre à la ligne de démarcation et racontent tout. La Gestapo envoie alors un "mouton", faux évadé, qui permet l'arrestation de Marcelle DORR, de son mari et d'André CAJELOT, le 14 juin 1941. Elle revendique l'entière responsabilité de l'organisation, s'attachant à disculper son époux et André CAJELOT.
Le 4 août, ils sont jugés par un tribunal allemand qui acquitte son mari mais la condamne à mort ainsi qu'André CAJELOT. Elle accueille le verdict sans un tressaillement et veut montrer aux nazis comment une Française sait mourir. Le 19 septembre, elle est graciée mais transférée à Wittlich puis à Cologne. Elle vit seule dans une cellule, pendant de longs mois, sans voir personne. Elle sort de prison pour aller travailler dans une usine de déshydratation de pommes de terre. Mais les privations ont compromis sa santé et c'est dans un état d'extrême faiblesse qu'elle prend froid. Son calvaire dure jusqu'au 19 novembre 1943. Ce jour-là, elle s'éteint à l'hôpital de Gerolstein, soutenue jusqu'au bout par un moral d'acier et une foi dans la victoire.
Source : Frédéric MAGUIN, Nancy de A à Z, éditions Alan SUTTON, 2009.
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