Parc urbain René Tardy
Jarville-la-Malgrange
Une histoire de la Malgrange : du château à l'établissement scolaire
La plus ancienne mention de la Malgrange remonte à 1360 lorsque les religieux de l’abbaye de Clairlieu achètent une maison en la rue de la Poterne à Nancy, à Jean de Buissoncourt, demeurant à la Malgrange.
Cette ferme est à nouveau citée dans les récits de la bataille de Nancy du 5 janvier 1477. Les troupes du duc de Lorraine, René II, font en effet une halte à la Malgrange avant de livrer bataille contre Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne.
Au XVIème siècle, le domaine de la Malgrange est la propriété de la Maison ducale de Lorraine. Situé sur un coteau peu élevé d'où l'on jouit de toutes parts d'une vue magnifique, le domaine offre aux Ducs de Lorraine un séjour commode pour jouir de la vie champêtre.
Le duc Léopold Ier fait de la Malgrange sa résidence ordinaire à partir de 1698 et confie à son architecte Germain Boffrand, la construction d’un château vaste et confortable.
Le duc de Lorraine, Stanislas LESZCZYNSKI découvre le domaine pour la première fois le 7 août 1737. L’année suivante, il ordonne la destruction du château de Léopold Ier dont les pierres serviront à l'édification de l’église de Bonsecours. Il confie alors à l’architecte Emmanuel HERE la construction d’un nouveau château en 1739-1740.
De ce château, où séjournèrent les philosophes des Lumières Montesquieu et Voltaire, subsistent les communs et le fronton de la porte principale dont les grilles ont été réalisées par Jean LAMOUR.
A la mort de Stanislas LESCCZYNSKI, le château passe dans les mains du commandant de la province M. de STAINVILLE, frère du ministre CHOISEUL jusqu’en 1788 puis dans celles du marquis de CHOISEUL LA BAUME jusqu’au 4 mai 1794.
Le 6 juillet 1798, La Malgrange est mise en vente et adjugée au citoyen Jean-Baptiste PETIT, demeurant à Tonnoy.
D’autres ventes eurent lieu au début du XIXème siècle. Le 30 mai 1839, la propriété est cédé une dernière fois à une société civile composée notamment de l'abbé Mirguet, Remy Collin, Antoine Lallement, Charles Thellot et Désiré Carrère pour 120 000 francs. Elle permet l’ouverture du collège de la Malgrange en octobre de la même année.
La loi du 15 mars 1850 sur la liberté de l’enseignement secondaire, dite loi Falloux, permet à l’établissement scolaire d’accueillir des classes complètes d’élèves, de la huitième à la philosophie.
Ce succès oblige le domaine de la Malgrange à s’agrandir. Ainsi, l’ancien commun est surélevé d’un étage en 1853 et deux ailes sont ajoutées. Une chapelle romane est par ailleurs construite en 1857-1858 et un nouveau bâtiment, le pavillon de la rhétorique, est construit en 1885.
L'établissement scolaire a parfois connu des épisodes difficiles. Ainsi, les lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat ont pour conséquence la mise sous séquestre de la Malgrange en septembre 1911 et sa dévolution au département de Meurthe-et-Moselle. Il faut attendre le mois d’août 1920 pour que le domaine soit racheté pour une somme de 350 000 francs.
Quelques mois suivants, le 21 novembre 1920 une association conforme à la loi de 1901 est fondée pour « assurer au Collège de La Malgrange l’existence et le développement de l’enseignement libre ». C’est elle qui devient alors propriétaire de la Malgrange. Un contrat d’association sera signé avec l’État en 1966.
En outre, au cours de la Première Guerre Mondiale, le domaine est transformé en hôpital militaire, contraignant l’établissement scolaire à limiter fortement son enseignement.
Aujourd'hui, l'ensemble scolaire La Malgrange et Notre-Dame de Bonsecours accueille 1 800 élèves répartis dans 10 classes d'école, 32 de collège et 18 de lycée.
Enfin, récemment, des élèves de cinq classes de première ont mis au jour un pan oublié de l'histoire de leur établissement et de la ville pendant la Seconde Guerre mondiale : l'exécution le 3 septembre 1944, par les nazis, de trois résistants dans le parc de la Malgrange. Une plaque commémorative a été dévoilée en 2021 dans l'enceinte de l’établissement en hommage à ces trois hommes : Pierre Feuerstoss (36 ans), Gilbert Lamoise (34 ans) et Léon Stutzmann (24 ans).
Sources :
- Bulletins municipaux de Jarville-la-Malgrange.
- Lucienne et Evelyne Geoffroy, Jarville-la-Malgrange hier, des origines Ă la seconde guerre mondiale, 1985.
- P. Guise, Histoire de l’institution de la Malgrange (1836-1936), Préface de M. Louis Marin, ancien ministre d’Etat , Nancy, les arts graphiques modernes, 1936.
- Service RĂ©gional de l'Inventaire Grand Est
Le saviez-vous ?
Dans le bulletin municipal n°34 du mois de janvier 1983, la commune de Jarville-la-Malgrange, alors gérée par René TARDY, annonce la création d'un bassin à hauteur du square Opalinska. Le journal donne alors les précisons suivantes :
"Il y a quelques années, la ville de JARVILLE décidait d'aménager l'espace vert situé devant le collège de la Malgrange compris entre les rues Léon Songeur et Catherine Opalinska. Pour tous, l'aménagement de ce secteur fut une réussite et en 1981, la commune obtenait le 3e Prix National des Villes Fleuries.
Venant de l'avenue de la Malgrange et se dirigeant vers le Collège, on peut s'apercevoir que la partie gauche reste à équiper. La municipalité désirant compléter la réalisation actuelle du secteur, a décidé d'y construire un bassin. Ce dernier aura comme dimensions : 20,00 m de longueur sur 12,00 m de largeur.
Au centre de ce bassin est prévu un jet vertical s'élevant à 6 m de hauteur entouré de 12 ajustages émulsionneurs s'élevant à 3 m de hauteur pour une dispersion sur un diamètre de 7,00 m.
Dans chaque demi-cercle limitant le bassin dans sa longueur, il est prévu un jet d'eau s'élevant à 3 m de haut pour pour une dispersion sur un diamètre de 3,00 m.
Ces différents appareils seraient alimentés par un groupe électro-pompe débitant en circuit fermé 110 m3/h à une hauteur manométrique totale de 32 m.
Actuellement les Services Techniques consultent les entreprises, et la réalisation de ce projet devrait début prochainement (...)."
Source : Bulletin municipal de Jarville-la-Malgrange n°34 du mois de janvier 1983.