Concertation préalable au projet de nouveau captage d'eau dans la Meurthe
Espace dédié au projet de sécurisation de l’alimentation en eau potable de la Métropole du Grand Nancy
L'histoire de l'approvisionnement en eau de Nancy et de son agglomération trouve sa source au XIIIème siècle
Historique de l'adduction
L’adduction d’eau de l’agglomération, et en particulier de la ville de Nancy, a longtemps été assurée et ce, depuis le 13ème siècle jusqu’à la fin du Second Empire, par le captage direct de sources issues des calcaires bajociens du plateau de Haye, dont les plus abondantes sont situées dans le vallon de Boudonville, au Nord-Ouest de la ville.
Ci-dessous : Plan du réseau d’eau de Nancy au XVIIIème siècle
Le développement rapide de la population après l’annexion de 1871 a conduit à la création de l’adduction depuis la Moselle, sans pour autant abandonner l’alimentation par les sources. Entre 1875 et 1879, une galerie filtrante, d’une longueur de 340 m à l’origine, fut réalisée pour capter les eaux dans les alluvions de la Moselle au sud de Nancy. Cette eau filtrée et pompée à Messein s’écoulait jusqu’à Vandoeuvre par deux aqueducs. Elle s’est avérée sensible aux pollutions (microbiennes, industrielles, minières) notamment en période de crue où la capacité filtrante de la galerie était insuffisante, et n’a pas apporté de solution au problème de l’alimentation en eau de l’agglomération, entraînant de graves épidémies de typhoïde (pas moins de 9 entre 1879 et 1899).
Une importante galerie drainante, dite ouvrage d’Hardeval, d’une longueur de 4600 m environ, a de ce fait été créée sous le plateau de Haye et réalisée sous la conduite de l’ingénieur E. Imbeaux entre 1898 et 1904. L’agglomération nancéienne bénéficiait donc d’une double distribution d’eau : un réseau d’eaux de source destiné uniquement à la boisson, et un réseau d’eau de la Moselle, destiné à l’arrosage, au lavage et aux besoins industriels.
Ci-dessous : Tracé de la galerie d’Hardeval sous le plateau de Haye
Mais l’eau provenant du plateau étant très calcaire, les dépôts de calcite ont rapidement obstrué les conduits provoquant la diminution du débit. Dès 1919, le conseil municipal de Nancy faisait état à nouveau de difficultés dans l'alimentation de la ville en eau potable.
Il fut alors décidé de prélever directement l’eau dans la Moselle à Messein, et, en 1932, la mise en service de l’usine St Charles, équipée d’une désinfection, à l’ozone permet d’utiliser à nouveau ce cours d'eau. Ce système est étendu et renforcé par la construction de l’usine Imbeaux avec une première file de traitement achevée en 1985 et une deuxième mise en service en 2007. Deux aqueducs complémentaires ont été construits dans les années 1970 et 1990, en remplacement des deux premiers, trop anciens et vétustes.
Ci-dessous : Pose du 3ème aqueduc
Le fonctionnement et les capacités actuelles de l’installation
L’exploitation de l’usine de traitement d’eau potable E. Imbeaux est confiée à la Société Nancéienne des Eaux sous la forme d’un marché public d’exploitation.
Le fonctionnement actuel de l’alimentation en eau de l’agglomération se compose des étapes suivantes :
ADDUCTION
- L’eau brute est prélevée dans la Moselle en aval du village de Méréville. Elle fait l’objet d’un prétraitement au niveau de la prise d’eau par dégrillage pour retenir les éléments flottants et par tamisage fin pour éliminer les matières en suspension.
- Elle est ensuite refoulée vers un bassin de mise en charge d’une capacité de 5000 m3 situé sur les hauteurs de Messein, par l’intermédiaire d’une usine élévatoire.
- L’eau brute est ensuite acheminée vers l’usine de traitement E. Imbeaux à Vandoeuvre-lès-Nancy par deux aqueducs d’une longueur totale de 11 km.
En cas de dégradation temporaire de la qualité de l’eau de la Moselle (crues, phénomène de pollution transitoire) ou d’étiage important, une réserve de 2.5 millions de m3 assurant une autonomie d’une vingtaine de jours peut pallier l’approvisionnement ordinaire en eau brute de l’agglomération.
TRAITEMENT
Le traitement de l’eau brute est assuré par l’usine E. Imbeaux située à Vandoeuvre-lès-Nancy.
La capacité totale de traitement de l’usine est de 130 000 m3/j,
DISTRIBUTION
L’eau traitée est acheminée en sortie de l’usine de traitement dans 31 ouvrages de stockage (réservoirs) répartis sur l’ensemble de l’agglomération. Elle est ensuite distribuée par l’intermédiaire d’un réseau de canalisations d’une longueur totale de près de 1000 km. Du point de vue quantitatif, le volume d’eau potable mis en distribution s’élève à 48 000 m3/j environ en moyenne, avec des pointes allant jusqu’à 65 000 m3/j.
Le périmètre alimenté englobe la Métropole du Grand Nancy, mais également des alimentations de secours de la Ville de Champigneulles, de la Communauté de Communes de Seille et Grand Couronné et la Communauté de Communes de Moselle et Madon.